mercredi 11 mai 2011

kunstenfestivaldesarts - 8 mai 11 - El rumor del incendio – Lagartijas tiradas al sol - L’l



Le Kunstenfestivaldesarts nous a souvent réservé de belles découvertes venues d’Amérique Sud, découvertes particulièrement prisées pour la notion d’étrangeté qu’elles travaillaient ( el sportiva teatral, Beatriz catani, entre autres). Cette année, le kunsten nous propose le travail d’une jeune compagnie mexicaine dont deux des membres ont été invités l’an passé dans le groupe des jeunes artistes de "Résidence & Réflexion)( groupe composés de créateurs de divers pays qui visionnent des spectacles et en discutent). En entrant dans la salle de spectacle de L’l, on découvre la scène et une esthétique colorée, déjà un parfum sud américain : rideau avec fleurs en plastiques dans le fond du plateau, grande photo, débauche d’objets, de figurines, de touches de couleur…. Le spectacle commence avec la citation d’articles de la constitution mexicaine qui stipulent que le citoyen peut choisir son gouvernement.  Il sera question de politique, d’Histoire et d’histoire, de comment tout ça se rencontrent. Le fil sera celui de la vie d’une femme née en 1944 (Margarita Urias Hermosillo) dans l’état du Chihuahua. La vingtaine et un diplôme d’institutrice en poche, elle part pour Mexico avec l’idée de vouloir changer le monde, embrasse une cause avec d'autres qui partagent ce grand idéal de vouloir faire en sorte que les pauvreté perde du terrain au Mexique, que la société soit plus juste. La guerilléra sera arrêtée, torturée, emprisonnée. Dehors, la lutte continue, animée par divers groupes armés. Dehors, en 1968, il y a des manifestations étudiantes et le massacre du 2 octobre ( massacre de Tlatelolco dont parle Carlos Fuentes dans Les années avec Laura Diaz ).
. Et la violence qui ne s’arrête pas : répression et enlèvement  venant du gouvernement, attaques à main armée, enlèvement de la part de la guérilla. La jeune femme reprend des études, aime, fait des enfants….Tout nous est raconté de façon simple : photos, vidéo tournées en direct avec des figurines de jeux d’enfants, masques,postiches, chansons.... Tout ces moyens sont simples et quasi enfantins, mais c’est que l’enfance, la jeunesse, et le "jeu" des pouvoirs,  sont des notions importantes et questionnées dans El rumor del incendio. A la fin, nous apprenons que la comédienne est la fille de cette femme dont elle vient de nous raconter la vie.Après avoir raconté la mort de sa mère, elle pose la question : et nous que pourrons nous dire à nos enfants de notre action sur le monde, quel monde allons nous leur léguer ? et de lancer une allumette vers un écran qui diffuse les images d'une forêt en feu.
La force de ce spectacle est de nous questionner, en s'appuyant tant sur la réflexion que sur l'émotion, sur notre prise sur l'Histoire, sur notre rôle dans le mouvement de la société, sur nos utopies et le besoin d'utopies, sur nos possibilités de "changer la vie" et sur notre impuissance. Ce spectacle a réveillé des souvenirs de mon adolescence, fascinée par les mouvements gauchistes d'Amérique du Sud, gagnée par la cause de l'idéal révolutionnaire mais qu'ai-je fait pour changer le monde ? Nada ;-((
le projet de Lagartijas tiradas al sol s'est construit en trois volets un blog : elrumordeloleaje.wordpress.com ( le son des vagues) : il contient diverses recherches sur les mouvements armés au Mexique au XXème siècle ainsi que des textes de réflexions politiques actuelles. Un spectacle : El rumor del Incendio ( le son du feu) et un livre El rumor del momento : il rassemble les contributions de diverses personnes dans une tentative de tracer les grandes lignes du futur.
à voir les 11,12, 13 à 20H30 à L'l  www.kfda.be  tél. +32 (0) 70 222 199

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