dimanche 15 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts 011 - Fabrice Murgia - Life : Reset. Chronique d'une ville épuisée - 12 mai



Fabrice Murgia n'arrête pas : il joue ( cinéma, télé, théâtre), met en scène ( cette saison : deux créations et un chantier) et manifeste une grande envie de devenir réalisateur. Dans ses spectacles ( du Chagrin des ogres à Dieu est un DJ) , il utilise la vidéo. Life : reset chronique d'une ville épuisée est un spectacle filmé. Le fil narratif s'inspire de concert à la carte de Kroetz ( mise en scène de Ostermeier avec Anne Tismer au festival de Liège 2005). Le sujet : l'ultra moderne solitude. On voit une jeune femme dans son appartement, seule et grave dans sa cuisine, elle jette un coup d'oeil à l'extérieur à travers des stores, chante sous la douche, sort pour se livrer à un karaoké, et vit virtuellement une histoire d'amour sur le mode avatar mais rien ne semble pouvoir la sortir de sa détresse à part quelques médicaments pour en finir. L'esthétique est inspirée par Gregory Crewdson, le "the" photographe en train de devenir la référence, en ce moment, pour divers metteur(e)s en scène. Moins que l'étrangeté, c'est la théâtralité qu'y a pris Fabrice Murgia.
 Ce très jeune metteur en scène reproduit des univers et si techniquement, c'est très bien réussi, si l'esthétisme de la représentation peut emballer, il y manque la touche de la singularité tant dans la mise en scène que dans la réalisation vidéo. En matière de vidéo, les plasticiens font plus fort, le cinéma raconte autrement. D' autres points faibles sont la construction dramatique et l'utilisation du cliché ( notamment pour la chanson d'Abba en version opéra ) maladroites.Tous les efforts semblent concentrés sur la forme au détriment du fond, d'une adéquation entre celui-ci et une esthétique. Fabrice Murgia a de l'énergie et un certain savoir-faire, il lui reste à transformer ses inspirations. 
jusqu'au 25 mai au Théâtre National . www.theatrenational.be 

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