dimanche 15 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts 011 - 11 mai - Manah Depauw - Eden Central


Endless Medication ( KFDA 02) avait très agréablement surpris.  Voilà quelqu'un qui n'a pas peur d'aller fouiller dans la chair, dans l'animalité. Rien d'aseptisé. Enfin le corps et les pulsions qui parlent ! Manah Depauw se sert d'éléments du conte et du mythe pour traiter des recoins de l'âme, c'est-à-dire, ce que la société demande de taire, de réprimer : pulsions,fantasmes, angoisses et tout ce qu'elles peuvent générer.
Dans un de ses précédents spectacles Johnson & Johnson, il y avait déjà de l'herbe bien verte, une histoire de chasseur qui joyeusement se passe mal, très mal. Avec Manah Depauw, il y a aussi un effet cathartique. Avec elle, on évacue, tout en riant, nos parts obscures, celles où notre animalité ne se laisse pas domestiquer par le surmoi. Les modes narratifs que Manah Depauw emploie, proches de la performance, des rites, ne renvoient pas à quelque happy ending ou quoi que ce soit d'un drame classique. Oui des choses terrifiantes peuvent se passer mais point de salut ! Manah Depauw déploie une esthétique qui emprunte aux jeux, à  l'enfance, au travestissement, Dans Eden central, elle part d'un monde d'avant la civilisation ou plutôt de comment socialisation et civilisation transforment l'animal qu'est l'homme et quel est sa part animal dans ses comportements tribaux, dans ses moeurs, dans sa manière de marquer son territoire, de montrer son autorité. Manah Depauw nous propose un Eden central avec de belles images, de superbes et inventives réalisations dans les costumes, dans les objets. Le texte est drôle. il y a juste qu'on aurait aimé que le propos scénique aille plus loin, soit plus fort, plus trash, peut-être. Reste que la singularité de Manah Depauw vaut le détour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire