mercredi 28 septembre 2011

Oedipus/Bêt noir. chorégraphie de Wim Vandekeybus. KVS

A  la base : une version synthétique d'Oedipe due à Jan Decorte, un texte sur lequel revient, pour la troisième fois Wim Vandekeybus. Si les talentueux acteurs ( Carly Wijs, Guy Dermul & Willy Thomas ) sont très bien intégrés tout comme les musiciens dont Roland Van Campenhou, la volonté d'intégrer le théâtrte à la danse ne passe pas. Il reste sa recherche esthétique, sa danse abrupte dont l'énergie touche.  on voudrait seulement dire à Wim Vandekeybus qu'il abandonne l'idée de travailler un texte et qu'il se lâche dans la chorégraphie car on prend plaisir à voir ses danseurs se donne, qu'il se lâche dans sa recherche esthétique. C'est là qu'il est le plus fort, c'est là qu'il nous touche. 


KVS  ( www.kvs.be ) jusqu'au 1er octobre 20H.

vendredi 23 septembre 2011

The Art of Entertainment, Needcompany joue la mort de Dirk Roofthooft/Kaaitheater/15/09/11

Il y a eu La chambre d'Isabella et depuis notre exigence de spectateur a changé avec Jan Lauwers & la Needcompany. Nous ne lui laissons pas de répit, nous en voulons toujours plus. Toujours plus haut, toujours plus loin, plus de bas même si nous savons que le parcours d'un créateur n'est, en général, pas constant.  A lire la distribution de cette nouvelle création, on se réjouissait : Viviane De Muynck et Dirk Roofhtooft. A lire également le programme, rédigé par Erwin Jans, on se disait qu'on allait assister à grand moment de théâtre. ( dans ce souci de nourrir le spectateur, on reconnaît l'attention que porte Jan Lauwers à son époque et que l'on retrouve dans sa newsletter). Entré dans la salle, on reste sur sa faim et on s'ennuie devant ce propos qui s'évanouit au fil de la représentation, devant les digressions qui renforcent le caractère décousu de la structure du spectacle, le peu de danse qui surgit ça et là. Rien de ce disparate assemblage, qui a eu son charme dans d'autres pièces de la Needcompany,ne semble ici  trouver un terrain d'entente. 

vendredi 20 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts 011 - Dominique Roodthooft - SMATCH 2 - "push up daisies ( ou) manger des pissenlits par la racine "

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kunstenfestivaldesarts 011 - Mariano Pensotti - Sometimes I think, I can see you

Rue de Flandre en 2006, Mariano Pensotti proposait la Marea : tout au long de la rue, une histoire autour d'un motard, d'un couple ....L'année dernière, il était aux Tanneurs avec El pasado es un animal grotesco, toujours des individus, le temps qui passe, le monde qui entre dans les maisons...Le revoici dans le métro avec quatre écrivains ( Kenan Görgün, Jeroen Theunissen, Johan Reyniers, Christine Aventin). rendez-vous à la station Botanique, quatre écrans sont répartis sur les quais, usagers et spectateurs sont prêts à entrer dans la fiction. L'auteur est roi : l'une demande à un jeune homme en sweat rouge à capuche de se rapprocher d'un gamin également vêtu d'un sweat à capuche, proposant ce côte à côte comme un saut dans le temps pour l'un et l'autre. A l'autre bout du quai, on nous demande de nous rapprocher d'un homme, un grand artiste et le saluer comme tel. nous sommes invités à entrer dans la fiction que les auteurs dessinent. Les lunettes de soleil d'une jeune femme deviennent un objet extraordinaire : elles lui font voir les uns et les autres comme des êtres parfaits mais ça la lasse et ces lunettes ont encore d'autres pouvoirs. Et la jeune femme rit doucement de ce qu'il advient de cette paire de lunettes posée dans ses cheveux.  là c'est un homme à l'air sérieux et on nous dit qu'il doit être prêtre ou alors, pour le pur plaisir de ce jeu, on conseille vivement à Charlotte, reconnue par l'auteure, de quitter le type qui est à ses côtés....Cet espace de fiction est un espace de rencontre, l'écriture nous envoie ailleurs, nous donne un autre rôle, s'amuse et nous dit que tout est possible même et surtout sur un quai de métro. le début d'un ailleurs, un jeu aussi proche de celui auquel il arrive qu'on se prête dans une rame de métro en observant les gens.
20, 21 de 20H à 22H . le 22 de 16H à 18H.  FR/NL

kunstenfestivaldesarts 011 - Jan Decorte/B'Rock - The Indian Queen - 14 mai


Première participation de Jan Decorte au Kunsten !

Aussi surprenant que ce soit, jamais Jan Decorte n'avait participé au Kunstenfestivaldesarts. Pour cet opéra de Purcell The Indian Queen, rien de la machinerie baroque mais la simplicité, pas d'orchestre dans la fosse mais sur scène. Indispensable à un spectacle de Jan Decorte, Sigrid Vinks a une présence douce et malicieuse. c'est elle qui dispose un à un sur le sol les quelques signes attribués aux personnages, c'est elle qui  ira chercher chaque chanteur . Sans elle rien de possible, pas d'action...et c'est cette simplicité, ce minimalisme qui sied à merveille à cet opéra. A voir.

mardi 17 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts 011 - René Pollesch - Ich schau dir in die Augen, gesellschaftlicher !



En 2005, on a pu découvrir le travail de René Pollesch à Bruxelles, au Kaaitheater avec Pablo in der Plusfiliale et au Kunsten avec Hallo Hotel.... ( en 2007, L'affaire Martin ...)
Il y a quelque chose de totalement jouissif et libre dans le théâtre de Pollesch, une forme post-dramatique dyonisiaque et un discours politique pertinent.
Avec Ich schau dir in die Augen, gesellschaftlicher ! (je te regarde dans les yeux, un lien d'éblouissement social !) on en revient au fondamental du théâtre : un acteur ( et quel acteur Fabian Hinrichs). Il ne se détache pas du choeur mais bien du public. et nous voilà parti pour interroger la relation scène/salle, pour questionner un art dans sa forme et sa modernité, dans sa fonction politique.
Une des questions, portée avec incandescence par Fabian Hinrichs, est celle de la théorie de l'interpassivité du philosophe autrichien Robert Pfaller (http://en.wikipedia.org/wiki/Interpassivity) . Du théâtre interactif ou interpassif et de s'amuser avec le public tout en posant des questions pertinentes. Le texte est riche en aphorismes, riche de question sur le monde, sur l'économie ( il parle de 1971, année où l'Allemagne a provoqué la fin du système monétaire mis en place à Bretton Woods) .
L'acteur, lui, arpente la scène comme le lieu de tous les possibles. Il chante en s'accompagnant à la guitare, joue de la batterie ou au ping pong, invite sur un signe l'auditoire à le rejoindre, tout en offrant un texte d'une puissance ébranlante. Fabian Hinrichs a une présence et une qualité de jeu exceptionnelles.
Ich schau dir in die Augen, gesellschaftlicher ! est un spectacle poétique, troublant qui manifeste toute les forces du théâtre. René Pollesch & Fabian Hinrichs I love you !

dimanche 15 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts 011 - Fabrice Murgia - Life : Reset. Chronique d'une ville épuisée - 12 mai



Fabrice Murgia n'arrête pas : il joue ( cinéma, télé, théâtre), met en scène ( cette saison : deux créations et un chantier) et manifeste une grande envie de devenir réalisateur. Dans ses spectacles ( du Chagrin des ogres à Dieu est un DJ) , il utilise la vidéo. Life : reset chronique d'une ville épuisée est un spectacle filmé. Le fil narratif s'inspire de concert à la carte de Kroetz ( mise en scène de Ostermeier avec Anne Tismer au festival de Liège 2005). Le sujet : l'ultra moderne solitude. On voit une jeune femme dans son appartement, seule et grave dans sa cuisine, elle jette un coup d'oeil à l'extérieur à travers des stores, chante sous la douche, sort pour se livrer à un karaoké, et vit virtuellement une histoire d'amour sur le mode avatar mais rien ne semble pouvoir la sortir de sa détresse à part quelques médicaments pour en finir. L'esthétique est inspirée par Gregory Crewdson, le "the" photographe en train de devenir la référence, en ce moment, pour divers metteur(e)s en scène. Moins que l'étrangeté, c'est la théâtralité qu'y a pris Fabrice Murgia.
 Ce très jeune metteur en scène reproduit des univers et si techniquement, c'est très bien réussi, si l'esthétisme de la représentation peut emballer, il y manque la touche de la singularité tant dans la mise en scène que dans la réalisation vidéo. En matière de vidéo, les plasticiens font plus fort, le cinéma raconte autrement. D' autres points faibles sont la construction dramatique et l'utilisation du cliché ( notamment pour la chanson d'Abba en version opéra ) maladroites.Tous les efforts semblent concentrés sur la forme au détriment du fond, d'une adéquation entre celui-ci et une esthétique. Fabrice Murgia a de l'énergie et un certain savoir-faire, il lui reste à transformer ses inspirations. 
jusqu'au 25 mai au Théâtre National . www.theatrenational.be 

Kunstenfestivaldesarts 011 - 11 mai - Manah Depauw - Eden Central


Endless Medication ( KFDA 02) avait très agréablement surpris.  Voilà quelqu'un qui n'a pas peur d'aller fouiller dans la chair, dans l'animalité. Rien d'aseptisé. Enfin le corps et les pulsions qui parlent ! Manah Depauw se sert d'éléments du conte et du mythe pour traiter des recoins de l'âme, c'est-à-dire, ce que la société demande de taire, de réprimer : pulsions,fantasmes, angoisses et tout ce qu'elles peuvent générer.
Dans un de ses précédents spectacles Johnson & Johnson, il y avait déjà de l'herbe bien verte, une histoire de chasseur qui joyeusement se passe mal, très mal. Avec Manah Depauw, il y a aussi un effet cathartique. Avec elle, on évacue, tout en riant, nos parts obscures, celles où notre animalité ne se laisse pas domestiquer par le surmoi. Les modes narratifs que Manah Depauw emploie, proches de la performance, des rites, ne renvoient pas à quelque happy ending ou quoi que ce soit d'un drame classique. Oui des choses terrifiantes peuvent se passer mais point de salut ! Manah Depauw déploie une esthétique qui emprunte aux jeux, à  l'enfance, au travestissement, Dans Eden central, elle part d'un monde d'avant la civilisation ou plutôt de comment socialisation et civilisation transforment l'animal qu'est l'homme et quel est sa part animal dans ses comportements tribaux, dans ses moeurs, dans sa manière de marquer son territoire, de montrer son autorité. Manah Depauw nous propose un Eden central avec de belles images, de superbes et inventives réalisations dans les costumes, dans les objets. Le texte est drôle. il y a juste qu'on aurait aimé que le propos scénique aille plus loin, soit plus fort, plus trash, peut-être. Reste que la singularité de Manah Depauw vaut le détour.

jeudi 12 mai 2011

kunstenfestivaldesarts 011- 7 & 10 mai -Toshiki Okada - The sonic life od a geant tortoise & we are the undamaged others.



On a découvert avec bonheur Toshiki Okada lors de l'édition 2007 avec Five days in march. En, 2008, il revint avec Freetime et aiguisait toujours notre curiosité. A peu près à la même période, on découvrait en Belgique le travail d'Oriza Hirata ( auteur, metteur en scène, professeur, théoricien) dont il se revendique. Un de singularités d'Okada est la "chorégraphie" de ses acteurs, un geste, un mouvement, qui n'a rien à voir avec le propos tenu. pour un effet de décalé tout comme l'est la parole d'un personnage distribuée à divers comédiens. ce qui donne aussi de l'abstraction. " je m'ennuie si les corps des acteurs se bornent à accompagner les mots qu'ils disent. un corps auxiliaire- qui se contente de "tracer" la trajectoire des mots - me semblait " appauvrir" l'expression. J'ai donc demandé aux acteurs de séparer leur corps de leur discours" indique Toshiki Okada dans le programme.
The sonic life of a geant tortoise saisit un "mal" contemporain , là où l'ennui et le désir entre en collision. Dans We are the undamaged others, le temps nous semble davantage étendu voire disloqué que dans le premier. Est-ce en rapport avec l'horloge bien visible sur un panneau blanc ? On songe à Pérec, si pour le premier ce sont Les choses ici on pourrait sous-titrer la pièce : tentative d'épuisement ...Mais ona beau trouver le travail d'Okada original et riche, cette année, c'est l'ennui qui gagne. Pourquoi ? est-ce le fait de déjà connaître ses singularités ? une mauvaise représentation ? 

www.kfda.be   tél. : 070/222 199

mercredi 11 mai 2011

kunstenfestivaldesarts - 8 mai 11 - El rumor del incendio – Lagartijas tiradas al sol - L’l



Le Kunstenfestivaldesarts nous a souvent réservé de belles découvertes venues d’Amérique Sud, découvertes particulièrement prisées pour la notion d’étrangeté qu’elles travaillaient ( el sportiva teatral, Beatriz catani, entre autres). Cette année, le kunsten nous propose le travail d’une jeune compagnie mexicaine dont deux des membres ont été invités l’an passé dans le groupe des jeunes artistes de "Résidence & Réflexion)( groupe composés de créateurs de divers pays qui visionnent des spectacles et en discutent). En entrant dans la salle de spectacle de L’l, on découvre la scène et une esthétique colorée, déjà un parfum sud américain : rideau avec fleurs en plastiques dans le fond du plateau, grande photo, débauche d’objets, de figurines, de touches de couleur…. Le spectacle commence avec la citation d’articles de la constitution mexicaine qui stipulent que le citoyen peut choisir son gouvernement.  Il sera question de politique, d’Histoire et d’histoire, de comment tout ça se rencontrent. Le fil sera celui de la vie d’une femme née en 1944 (Margarita Urias Hermosillo) dans l’état du Chihuahua. La vingtaine et un diplôme d’institutrice en poche, elle part pour Mexico avec l’idée de vouloir changer le monde, embrasse une cause avec d'autres qui partagent ce grand idéal de vouloir faire en sorte que les pauvreté perde du terrain au Mexique, que la société soit plus juste. La guerilléra sera arrêtée, torturée, emprisonnée. Dehors, la lutte continue, animée par divers groupes armés. Dehors, en 1968, il y a des manifestations étudiantes et le massacre du 2 octobre ( massacre de Tlatelolco dont parle Carlos Fuentes dans Les années avec Laura Diaz ).
. Et la violence qui ne s’arrête pas : répression et enlèvement  venant du gouvernement, attaques à main armée, enlèvement de la part de la guérilla. La jeune femme reprend des études, aime, fait des enfants….Tout nous est raconté de façon simple : photos, vidéo tournées en direct avec des figurines de jeux d’enfants, masques,postiches, chansons.... Tout ces moyens sont simples et quasi enfantins, mais c’est que l’enfance, la jeunesse, et le "jeu" des pouvoirs,  sont des notions importantes et questionnées dans El rumor del incendio. A la fin, nous apprenons que la comédienne est la fille de cette femme dont elle vient de nous raconter la vie.Après avoir raconté la mort de sa mère, elle pose la question : et nous que pourrons nous dire à nos enfants de notre action sur le monde, quel monde allons nous leur léguer ? et de lancer une allumette vers un écran qui diffuse les images d'une forêt en feu.
La force de ce spectacle est de nous questionner, en s'appuyant tant sur la réflexion que sur l'émotion, sur notre prise sur l'Histoire, sur notre rôle dans le mouvement de la société, sur nos utopies et le besoin d'utopies, sur nos possibilités de "changer la vie" et sur notre impuissance. Ce spectacle a réveillé des souvenirs de mon adolescence, fascinée par les mouvements gauchistes d'Amérique du Sud, gagnée par la cause de l'idéal révolutionnaire mais qu'ai-je fait pour changer le monde ? Nada ;-((
le projet de Lagartijas tiradas al sol s'est construit en trois volets un blog : elrumordeloleaje.wordpress.com ( le son des vagues) : il contient diverses recherches sur les mouvements armés au Mexique au XXème siècle ainsi que des textes de réflexions politiques actuelles. Un spectacle : El rumor del Incendio ( le son du feu) et un livre El rumor del momento : il rassemble les contributions de diverses personnes dans une tentative de tracer les grandes lignes du futur.
à voir les 11,12, 13 à 20H30 à L'l  www.kfda.be  tél. +32 (0) 70 222 199

mardi 10 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts -9 mai 11 Scratching on things I could disavow : a history of art in the arab world – Walid Raad – Les Halles de Schaerbeek


En 2004, Walid Raad avait présenté My Neck is thinner than a hair : une exposition qui rassemblait les différents modèles de voitures qui avaient explosé à Beyrouth durant la guerre civile. Chaque modèle avait son commentaire. Avec sa structure , The Atlas Group, il avait aussi proposé une performance : une conférence de presse qui parlait de la corniche de Beyrouth… Ensuite, on l’avait vu aux Halles, raconter , à travers une histoire mêlant art et  11 septembre, les conséquences  des mesures prises après l’attentat sur la sécurité, les libertés, le regard sur l’autre venant de pays arabes, sur le repli identitaire. Avec la performance Scratching on things I could disavow : a history of art in the arab world, Walid Raad continue de bâtir son œuvre sur la même articulation : une fiction , dont le jeu avec la véracité la rapproche du canular, qui traite de l’histoire, d’une actualité. Avec The Atlas Group, Walid Raad a travaillé sur l’histoire contemporaine du Liban et plus particulièrement de la guerre civile et de ses conséquences. Dans la performance Scratching on things I could disavow : a history of art in the arab world, il y a toujours le Liban, les traces de la guerre civile et  le marché de l’art . Walid Raad construit des fictions pleines de pertinence, de finesse et de malice qui touchent la réalité, la déconstruisent pour aiguiser l’acuité du regard à porter sur elle.
 Les fictions de Walid Raad  servent aussi à prendre de la distance, à poser un regard critique qui permet de ne pas s’enfermer dans une situation ou un point de vue.
Rien ne sert de raconter Scratching on things I could disavow : a history of art in the arab world. Le mieux est de se laisser prendre par les mots de Walid Raad et de le suivre. Il vous fera rire et réfléchir.  A voir.

lundi 9 mai 2011

Kunstenfestivaldesarts - 7 mai 11- Neutral Hero - Richard Maxwell & The New York City Players -Kaaitheater

Venu pour la première fois en 2007 au Kunsten ( aux Tanneurs avec The end of reality - ;un spectacle où se confrontaient, entre autres, un voleur et des gardes), Richard Maxwell avait étonné par le type de jeu et d’univers qu’il générait sur scène. Cette année, il créée Neutral hero, un spectacle chanté avec treize comédiens qui nous emmène dans une petite ville du Midwest. Il y a le héros, ses parents, une fée, un début d’histoire d’amour… tout semble banal et ça ressemble à une critique de l’Amérique et de sa fracture entre le nord et le sud, une critique de la recherche de héros , le tout donné dans un style ultra minimaliste qui évite tout effet, toute virtuosité ( anti Broadway) et qui ennuie. Et l’ennui est un des « moteurs » de ce spectacle. On en sort , perplexe, en se disant « so what » .

Kunstenfestivaldesarts - Opening Night - 6 mai 11- C'est du chinois - Edit Kaldor - Beursschouwburg


Commencer l’édition 011  avec Edit Kaldor, qui revient pour la quatrième fois au KFDA.
Dans ses précédents spectacles, Edit Kaldor utilisait un medium : il y a eu l’ordinateur de Or Press Escape, le jeu vidéo dans New Game, la photo dans Point Blank. Chaque fois, pour explorer un territoire intime. Avec C’est du chinois, pas transition par un media, peu d’intime mais au cœur une autre thématique que travaille Edit Kaldor : l’étranger, le migrant. Dans C’est du chinois, une « famille » chinoise propose au public un cours de mandarin. Au départ façon « point it » : le comédien prend en main un élément, nous le  nomme, nous le fait répéter . De la nourriture et de la trivialité, on passe à la famille, de la famille aux émotions,  des émotions aux professions, aux statuts, des mots aux phrases.On se prend au jeu et on se dit que la barrière de la langue n'est pas infranchissable. La sympathie que dégage cette " famille" y contribue également.  Le père montre un album avec des photos d’acteurs, on comprend qu’il l’a été et se lance, pour bien nous le prouver, dans une démonstration d’opéra chinois. La leçon continue, la famille se chamaillent….et c’est là que la progression dramatique stagne et le spectacle commence à lasser juste avant de se terminer avec humour par la vente d’un DVD pour continuer d’apprendre le mandarin.